Qui veux-tu être?
Voici la question que je pose toujours aux gens que je rencontre en « réalisation d’objectifs ». Avant même de préciser ce que l’on souhaite, il faut d’abord savoir…
qui on est pour ne pas tomber dans le piège du « sabotage. Un objectif doit correspondre à nos valeurs et à notre projet de vie. Nous faisons souvent l’erreur de croire que si nous “avons” quelque chose, nous pourrons faire et ainsi nous serons. Cette équation du avoir-faire-être entraine un faux résultat. Une mauvaise perception de notre but ultime et de sa concrétisation. Rares sont ceux qui ont entrevu à la réalisation de leur rêve. Pour réussir, il faut savoir qui on désire être pour trouver quoi faire et ainsi avoir. Être-Faire-avoir, telle est la question de ceux qui se démarquent! Donc, le Qui veux-tu être, devient le fondement de tout questionnement. Plusieurs n’en ont aucune idée. Et pourtant, c’est la clé qui ouvre la porte de la liberté d’être et qui mène à la réussite de notre vie. Sucrez cette étape et votre égo, cet espion saboteur, vous attendra dans le détour. Alors, où se réfugier? Comment éviter les impasses? Comment détecter cette voix séduisante, mais combien démotivante? En faisant la distinction entre le “je” et le “moi”. Cela a beaucoup amusé ma plume qui, jouant sur des nuances poétiques, vous invite à prendre conscience de cette différence qui pourrait bien vous redonner le pouvoir de choisir votre vie!
En espérant que ce texte vous fasse écho, voici donc :
Pourquoi choisir le JE et non le MOI!
Je suis le “je” sans le “moi”, ce qui est un tour de force en soit. Comme un surmoi qui me libère du “moi” pour retrouver le “je”. “Je” n’est pas une autre, mais je le cherche, je le fuis, je l’évite, je le torture, je l’oppresse, je l’oublie, je l’insignifie. Pourtant, dans le silence de ce “je” réside ma liberté d’être, ma légèreté de l’être.
— Qui veux-tu être? demande l’autre.
— Ce que je suis quand je vis à l’indicatif présent.
— Et qui est-ce “je suis”, dis-moi?
— Dans le “je suis” se trouve mon âme, mon existence, mon éternité. Il est lavé de tout défaut et de tout égo. Il est ma connexion divine avec tout ce qui est. Il est l’action et la définition. Je suis blanche, femme, de l’Amérique. Je suis la couleur de mes yeux et ma crinière d’enfant. Je suis un don naturel qui se pratique dans le bonheur. Je suis le verbe être qui initie le “faire”. Je suis ma respiration, mon cœur qui bat, l’intention qui se nourrit et qui digère. Je suis l’inspiration et l’intuition qui guident mes pas et me repèrent.
Ce “je suis” est sans jugement, sans condamnation, sans critique. Il est l’infini et le centre. L’immensément petit et l’incroyablement grand. Son nom se double d’un prénom, une résonnance identitaire. Le “je” est vibration ou fréquence salutaire.
— Alors il n’est pas terrestre…
— Qu’est-ce qui est terrestre? Est-ce que la liberté est terrestre?
— Donc tu veux être libre?
— Je ne veux rien, puisque je le suis.
— Je ne te suis pas?…
— Le verbe vouloir ne s’inspire pas du “Je”
— Ah non? Alors de qui?
— Du “moi” bien sûr… Comme le verbe avoir. Je veux, appelle le je n’ai pas. Et l’égo capricieux insinue le manque. Une construction où le résultat sera toujours perdant si le “je” ne résiste pas. Car le “je” c’est aussi l’espoir…
— Parle – moi de ce “moi”, encore?
— Le “moi” » est une pie jacasseuse qui croit en son importance. Il aime le doute, et l’appréhension, le regret et la culpabilité, le manque et la frustration. Le « moi » est une négation mensongère. Je n’ai pas…, je ne suis pas… Le « moi » est éphémère et peut facilement devenir déficient ou souffrant. Le « moi » ne sait pas et paralyse les élans, ou sait trop, ce qui revient au même. Le « moi » n’écoute pas, il impose. Du haut de sa magnificence, il s’évalue par l’extérieur : son compte de banque, son travail, sa voiture, ses vêtements, sa maladie, le succès de ses enfants, la position de son conjoint, et cela le rend supérieur ou moins que rien ou encore tout à fait moyen. Le moi est un jugement.
Le « moi » manque de temps et le perd aisément. Le « moi » se plaint, victime de ses besoins toujours un peu plus grands.
Le « moi » sert aussi de mémoire émotive qui le déssert en guidant le nouveau dans la mauvaise direction. La gêne, la peur, le doute et le manque forment ses terminaisons. Il est soucieux du quand-dira-t-on, du tout d’un coup que, du et si… et dupourquoi moi? Le « moi » chante la plainte d’un cœur qui s’écœure. Le « moi » fait aussi parfois haïr la vie.
— Le « moi » est si pire que ça?
— Pas si le « je » reste présent, en bouclier bienveillant. Le « je » illumine l’imaginaire, syntonise l’intuition, impose son libre arbitre dans la soute à bagages de la mémoire du temps. Il ajuste les perceptions et calme la raison. Le « je » diminue la colère et encourage le pardon.
— Alors qui es-tu?
Je suis ce que je suis quand, en toute conscience, je ne me le demande plus.